L’Association Canadienne de la Police Montée Professionnelle (ACPMP), un professeur de criminologie de l’Université Carleton et l’éditeur et rédacteur en chef du magazine Ottawa Life réclament une enquête judiciaire afin d’évaluer la conduite et la prise de décisions des cadres supérieurs de la GRC avant, pendant et après les fusillades de 2005 à Mayerthorpe, en Alberta, où quatre gendarmes ont perdu la vie. L’enquête proposée examinerait également des investigations menées par la GRC et le Programme fédéral du travail.
Ils demandent également au gouvernement du Canada de ne pas nommer un nouveau commissaire de la GRC avant qu’un organisme de surveillance civile permanent ne soit mis en place et opérationnel.
Cette conférence de presse fait suite à la publication des rapports sur l’incapacité de la direction de la GRC de gérer l’intimidation, le harcèlement et les problèmes de santé mentale au sein de la Gendarmerie.
Le porte-parole de l’ACPMP, monsieur Rob Creasser, le professeur Darryl T. Davies de l’Université Carleton et Dan Donovan, éditeur du magazine Ottawa Life, se sont interrogés sur la réaction de la GRC lors de la tragédie de Mayerthorpe et les rapports élaborés au lendemain par la GRC et le Programme du travail de l’Emploi et Développement social Canada (à l’époque Ressources humaines et Développement des compétences Canada).
« Ces dernières semaines, les Canadiens ont appris la vérité sur la culture de gestion dysfonctionnelle de la GRC; il est donc maintenant temps de mener une enquête judiciaire pour trouver les réponses aux questions de sécurité soulevées par les fusillades de Mayerthorpe qui demeurent, à ce jour, non résolues », a déclaré Rob Creasser.
Les services du professeur et criminologue Darryl T. Davies ont été retenus par la GRC suite aux fusillades de Mayerthorpe afin de déterminer si les gendarmes étaient suffisamment armés. Son rapport déposé en 2010 recommandait que les agents de la GRC soient immédiatement équipés de puissantes armes à feu (carabines de patrouille) et que leur soit donnée une formation sur leur utilisation.
Darryl T. Davies est d’avis que les vies des gendarmes auraient pu être sauvées si la GRC leur avait fourni des vêtements pare-balles et des armes adéquats pour combattre d’autres situations de tireurs actifs, telles qu’à Spiritwood en Saskatchewan et à Moncton au Nouveau-Brunswick.
« Nous devons poser des questions difficiles sur la manière dont la sécurité des agents de première ligne est administrée et si la GRC applique ou non les leçons tirées des dernières tragédies afin de prévenir de futures fusillades policières et, ultimement, sauver des vies », a déclaré Rob Creasser.
Les trois hommes ont également déclaré que le gouvernement devrait reporter la nomination d’un commissaire de la GRC par intérim jusqu'à ce que la structure de commandement soit entièrement revue et qu’une nouvelle surveillance civile soit mise en place pour administrer la Gendarmerie. Ils déclarent qu'une personne indépendante de la GRC devrait être nommée pour superviser l’administration de la force jusqu'à ce que cette nouvelle instance civile soit en place.
« La prochaine génération de dirigeants dans la GRC doit provenir de civils possédant une nouvelle vision et une expérience en gestion appropriée », a ajouté M. Creasser.